Georges Gros: 40 ans de règne, une fin chahutée

Poussé à la démission en 2012 dans des conditions controversées, il a été remplacé par Jean Kouchner, à qui il a fallu deux ans pour rétablir la situation.

La fin du mandat de Georges Gros à l’UPF – où il cumulait les fonctions de secrétaire général de la section française et celui du bureau international – a été marquée par des controverses. En 2012, il s’est résolu à donner sa démission du poste de secrétaire général international de l’UPF, peu après avoir démissionné de cette même fonction au sein de la section française.

Georges Gros a démissionné de son poste de secrétaire général de l’UPF dans un contexte de crise au sein de l’organisation, laquelle durait depuis cinq ans environ. Voici les principales raisons de sa démission :

  1. Difficultés financières : l’UPF connaissait depuis plusieurs années une nette aggravation de ses problèmes de trésorerie.
  2. Problèmes de management : des problèmes de gestion avaient été identifiés au sein de l’organisation.
  3. Audit interne : le président de la section française de l’époque, Jean Miot, avait décidé de procéder à un audit interne en raison de ces difficultés. L’audit n’a finalement pas pu être réalisé.
  4. Manque de transparence : plusieurs dirigeants de la section française avaient démissionné auparavant car ils ne pouvaient obtenir « la nécessaire collégialité de gouvernance et la transparence de gestion » de l’association.
  5. Pression croissante : la démission de Georges Gros est intervenue huit jours avant un conseil d’administration qui devait modifier la composition de l’équipe dirigeante, ce qui aurait probablement mis fin à ses fonctions.
  6. Longévité contestée : Georges Gros occupait le poste de secrétaire général de la section française depuis 41 ans, ce qui semble avoir été remis en question2.

Les principales raisons des difficultés financières de l’UPF sont les suivantes :

  • Il y avait des problèmes de gouvernance et de transparence au sein de l’organisation, ce qui a conduit à une dégradation de la situation financière.
  • Le président Jean Miot avait qualifié les comptes d' »illisibles » et la situation de « préoccupante », raison pour laquelle il avait demandé une expertise comptable.
  • Trop forte dépendance aux événements : les comptes de l’UPF ont montré que ce sont surtout les assises réalisées les années précédentes, à l’invitation de plusieurs Etats africains francophones, qui avaient permis de redresser artificiellement les comptes de l’UPF. Cette dépendance aux événements ponctuels était révélatrice d’un manque de stabilité financière à long terme.
  • La gestion de l’UPF, trop centralisée, était concentrée entre les mains de Georges Gros depuis plus de 40 ans, ce qui a contribué à un manque de renouvellement dans les pratiques de gestion financière.
  • Enfin, il existait des liens juridiques et financiers complexes entre la section française et l’union internationale, qui étaient gérées par le même secrétaire général. Cette complexité a rendu difficile une gestion financière claire, saine et efficace.

    « Après quatre décennies, nous vivions une forme de crise de crédibilité et d’adhésion, d’où l’élection d’un nouveau bureau et l’arrivée d’un nouveau secrétaire général international », a expliqué le nouveau président marocain Abdelmounaïm Dilami après le départ de Georges Gros.

    « Le mode de fonctionnement de l’UPF était très vertical. Maintenant, ce sera la transparence dans l’organisation et la gestion, avec un développement de la vie des sections nationales », avait alors précisé le nouveau secrétaire général Jean Kouchner. Et d’ajouter: « Il faut en finir avec cette UPF vue comme une assemblée de notables ou une amicale. Il est important de favoriser le partage des informations de manière rapide et transversale