Edito L’Orient-Le Jour – Emilie Sueur
Finis les vendeurs de maïs, la musique à tout berzingue. Fini le folklore. Samedi, en sus des gaz lacrymogènes tirés d’entrée de jeu par les forces de sécurité, il y avait dans l’air de la place des Martyrs une gravité nouvelle. Profonde. Samedi, au cœur d’une capitale meurtrie, des milliers de Libanais ont rendu hommage aux victimes de la double explosion de mardi. Pas de marche en blanc ou en noir, pas de procession. Mais des cris, des insultes, des potences, des opérations quasi commando, tellement symboliques, comme la prise de plusieurs ministères ou encore du siège de l’Association des banques.