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LE SPECTRE DES ROBOTS JOURNALISTES

Le Point
Les moteurs de rédaction, capables de mettre en forme instantanément et automatiquement les résultats dans chaque commune de France, seront bien présents le soir des prochaines élections municipales en France, mais le spectre des « robots-journalistes » s’est estompé.
En 2015, Le Monde avait réalisé une première mondiale en publiant pour les élections départementales des courts textes de présentation des résultats dans 30.000 communes et 2.000 cantons, générés automatiquement par un logiciel d’intelligence artificielle créé par la start-up Syllabs.
L’initiative avait fait sensation, suscitant une floraison de commentaires inquiets sur l’avènement de robots bientôt capables de se substituer aux journalistes grâce à des machines virtuoses en utilisation du langage.
Cinq ans plus tard, les textes créés automatiquement par Syllabs seront bien présents sur les sites internet d’une quinzaine de médias régionaux, indique la start-up, dont ceux de Ouest-France, Radio-France (pour France Bleu) et Sud-Ouest.
Quelques autres médias dont 20 Minutes – un pionnier lui aussi – utiliseront les solutions d’un concurrent de Syllabs, LabSense, une autre start-up. Et certains, comme le Télégramme, utiliseront une solution interne, développée avec des prestataires extérieurs.
Mais pour les avocats des moteurs de rédaction, ces outils n’ont pas vocation à remplacer un être humain: ils ne peuvent que mettre en langage courant des données chiffrées, récurrentes et bien balisées, comme des résultats électoraux par commune, des résultats sportifs ou la météo du jour.
Le soir des municipales, les rédactions de France Bleu à travers la France seront « libérées du poids » de donner ces résultats et pourront se concentrer sur des tâches journalistiques comme les estimations avant résultats ou les analyses politiques dans telle ou telle ville. Les robots permettent « de générer beaucoup de contenu, donc c’est intéressant en termes de référencement » sur le web.