Régine Salens
Il lui parle de la pression médiatique, du choix de quitter le clan Windsor, de ses déplacements en avion et donne même son avis sur Trump. Même les Princes se font parfois avoir. On imagine que le prince Harry a dû très froidement apprécier de réaliser qu’il s’était fait piéger au téléphone par deux Russes qui ont ensuite diffusé la conversation sur YouTube. À la base, le prince pensait avoir un échange téléphonique à caractère privé avec la jeune Suédoise égérie de la mobilisation pour le climat, Greta Thunberg.
Le duc de Sussex qui a terminé cette semaine son agenda officiel pour le compte de la Cour royale britannique avant de se lancer dans sa nouvelle vie en grande partie de l’autre côté de l’Atlantique, évoque sa différence avec les autres membres de la famille royale, la pression médiatique, le difficile choix de quitter le clan Windsor, ses déplacements en avion et même son avis sur le président Trump. Ainsi, Harry explique à la fausse Greta que son épouse Meghan et lui sont « complètement différents de la majorité de la famille royale. » La raison ? « Mon service militaire m’a rendu plus normal que ce que la famille aimerait croire ». Le prince a aussi servi en Afghanistan et a laissé parmi ses hommes une excellente image. Très remonté à l’égard des tabloïds, ce qui a en grande partie précipité son choix de sorti du moule royal pour essayer de mener une vie plus normale, le prince se confiait en ces termes : « Toute ma vie, j’ai fait partie d’une famille et d’un pays qui a peur des médias et de la culture des tabloïds parce qu’ils ont tellement de pouvoir et d’influence, sans aucune morale. Ce qu’il faut faire, c’est voir au-delà. À partir du moment où j’ai trouvé une femme qui était assez forte pour pouvoir défendre ce en quoi nous croyons ensemble, cela les a tellement effrayés qu’ils sont maintenant incroyablement en colère, ils veulent se battre, et tout ce qu’ils sont en train de faire maintenant, c’est essayer de détruire notre réputation et essayer de nous couler. » S’il a décidé de quitter ses fonctions royales, c’est pour son fils le petit Archie : « Ce n’était pas la décision la plus facile, mais la bonne. J’ai dû faire passer ma famille en premier ».
Le prince ne mâche pas ses mots vis-à-vis du président américain Donald Trump qui de son côté ne s’était pas privé de critiquer Meghan. Harry n’hésite pas à dire que le président à du « sang sur les mains » au regard de la (non) politique climatique qu’il mène. Critiqué cet été pour avoir utilisé un jet privé pour se rendre dans le sud de la France à l’invitation de Sir Elton John et de multiplier les allers-retours avec le Canada, le prince se justifiait auprès de « Greta » : » La plupart des gens prennent bien des avions pour un week-end ou une soirée et que parfois pour la sécurité de sa famille, il faut faire des choix. » Déjà méfiant à l’égard de la presse à un point extrême, la divulgation de cette fausse interview a encore renforcé le prince dans ses certitudes et son choix de s’écarter des Windsor. En 1995, la reine Elizabeth II avait quant à elle été piégée par un humoriste canadien qui s’était fait passer pour le Premier ministre de l’époque Jean Chrétien. Ce dernier sollicitait l’aide de la reine dans la perspective d’un référendum sur l’indépendance du Québec. La souveraine avait diplomatiquement répondu qu’elle verrait comment faire au mieux pour que le Canada reste uni.