La crise sanitaire amplifie les difficultés des journaux

sources : Philippe Papineau/BFMTV
La crise sanitaire a des conséquences sur l’industrie des médias. Plusieurs publications s’en font l’écho. La chaîne de tv BFM consacre une émission à la thématique :
https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/edition-speciale-l-impact-du-coronavirus-sur-les-medias-1903-1231850.html
Au Canada, le papier de Philippe Papineau :
Hebdos, quotidiens, magazines et autres médias en tout genre pullulent de contenus éclairants sur le coronavirus. Et pourtant, depuis une semaine, dans la foulée des mesures pour empêcher la propagation de la COVID-19, les annonces de compressions de personnel, de réduction des heures de travail ou de l’arrêt de certains contrats de pigistes se multiplient dans les entreprises de presse. Déjà fragiles, les voilà grippées.
Le jeu de domino est tristement simple, expliquent les différents acteurs. Comme le gouvernement Legault demande d’éviter les rassemblements et a décrété notamment la fermeture des salles de concert et des différentes écoles, l’industrie de la culture, le monde des sorties et de l’événementiel ainsi que le commerce au détail écopent durement. Ce n’est donc pas le temps pour eux d’acheter des publicités dans les médias, qui avaient prévu ces entrées d’argent dans leur budget déjà serré.
Mercredi, le journal Voir annonçait sur sa page Facebook que sept employés (dont cinq à la rédaction) étaient mis à pied pour les six prochains mois. Le quotidien gratuit Métro Montréal a dit au revoir à ses chroniqueurs pigistes, et de nombreux employés d’hebdomadaires, dont certains à l’emploi de Lexis Média et d’IciMédias, sont restés à la maison.
« C’est comme un arrêt subit, un train qui mettrait les freins », illustre Renel Bouchard, président d’IciMédias, un groupe qui rassemble 23 des quelque 130 hebdomadaires du Québec. Parce qu’elles dépendent des revenus publicitaires, ces publications gratuites et locales sont « dans les plus fragiles », dit-il. « C’est paradoxal, parce qu’avec la pandémie, les gens ont plus que jamais besoin de l’information, mais moins que jamais les journaux n’ont de moyens pour en produire », affirme M. Bouchard.
La presse quotidienne, gratuite ou non, est aussi ébranlée par les chutes publicitaires causées par les mesures de contrôle de la COVID-19. Au journal Métro, distribué dans des stations de métro maintenant peu fréquentées, la direction a pris la décision de ne plus faire appel, sauf exception, au service de ses chroniqueurs pigistes. « On a essayé de protéger notre rédaction, a expliqué son vice-président Andrew Mulé. La réalité chez nous, c’est qu’on est entièrement gratuit, on est totalement lié aux revenus venant de nos clients. Et malheureusement, nos clients, pour la majorité d’entre eux, souffrent des fermetures forcées. Indirectement, ça nous cause de la perturbation. »