Sources AFP/R.Jean
Le secteur des médias, déjà en difficulté, se prépare à subir un autre choc économique du fait de la pandémie du coronavirus, à une époque où le public a particulièrement besoin d’informations fiables. En Suisse, les premières demandes de chômage partiel sont parties auprès des autorités cantonales, pour des titres de suisse romande, qui communiqueront dans un deuxième temps.
Il est intéressant à cet égard de lire l’analyse de Gabriel Kahn, professeur de journalisme à l’université de Californie du Sud, qui suit les tendances économiques de l’industrie des médias américains.
« L’impact devrait particulièrement se faire sentir pour les journaux, qui ont vu 2 000 publications disparaître dans la dernière décennie, les emplois dans les rédactions se réduisant de moitié. Les organes de presse devraient subir les contrecoups d’une baisse des revenus publicitaires pendant le ralentissement économique, et pourraient voir une chute de leurs abonnements alors que les lecteurs tentent de réduire leurs dépenses.
Les colloques et conférences qui permettent d’ordinaire à certaines organisations de presse d’augmenter leurs revenus risquent également d’être annulés tant que persistera l’urgence sanitaire. Pour les petits acteurs locaux, il s’agit d’un coup dont il est difficile de se relever».
«90% de nos revenus, entre la publicité et nos événements, sont directement liés aux rassemblements de groupe. Le coronavirus a pratiquement éliminé tous ces revenus d’un coup», a d’ailleurs souligné The Stranger, hebdomadaire gratuit de Seattle.
Aux Etats-Unis toujours, certains chercheurs ont souligné l’importance des médias locaux pour aider la population à faire face aux épidémies.
Une étude de 2018 réalisée par des chercheurs de l’université de Caroline du Nord a montré que les employés des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains s’appuient sur les médias locaux pour surveiller la propagation de nombreuses maladies.
«Les CDC utilisent les journaux locaux comme système d’alerte, ce qui est essentiel pour endiguer la propagation», selon le rapport. «Les médias sociaux sont beaucoup moins fiables».