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Emotion suite à la diffusion d'un reportage très touchant

Nathalie Maleux explique son émotion suite à la diffusion d’un reportage très touchant

Après la diffusion d’un sujet autour des retrouvailles – 75 ans après leur rencontre – entre un ancien GI et une Française rencontrée à l’époque du Débarquement, la journaliste a dû retenir ses larmes. Résultat : des milliers de télespectateurs émus de son émotion…

Par Sébastien Ministru / 13 juin 2019

Dans une société qui nous demande de cacher nos larmes, vous avez démontré en trois secondes que l’équilibre entre journalisme et émotion – parfois – ne tient que sur un fil…

D’abord, je voudrais recadrer la véritable émotion qui, à la base n’est pas la mienne, mais celle de ces deux nonagaires qui se retrouvent après tant d’années et qui expriment toujours autant d’amour. C’est d’abord ça qui a touché tout le monde, et moi, je fais partie de ce tout le monde. Et comme l’émotion coulait de source, je n’avais rien à ajouter, rien à expliquer. Alors, pour répondre à votre question – vivons-nous dans une époque de maîtrise des émotions ? Je l’ignore mais mon rôle, en tant que présentatrice du journal – est d’être dans la maîtrise. Mais j’ai été submergée… Avouez qu’une pareille dose d’amour, c’est rare dans un journal télévisé.

Comment vivez-vous la réaction des téléspectateurs ?

Les réactions des téléspectateurs sont formidables. Tous me soutiennent, j’ai droit à des marques d’affection – saines et bienveillantes.  

Vous allez être encore plus célèbre grâce à vos larmes !

Ca, je ne le cherche pas, mais tant mieux si les spectateurs ont compris cette émotion positive.

Aviez-vous vu le sujet avant sa diffusion ?

Oui, mais je vais nuancer… Je l’ai vu par le prisme du smartphone – petit écran – et je ne l’ai pas regardé jusqu’au bout. Le matin, je l’ai regardé avec l’oeil de la journaliste. Le revoir dans la concentration du journal, comme les téléspectateurs, l’émotion est venue….

Décrivez-moi l’instant précis où vous sentez que les larmes arrivent…

Une angoisse d’une seconde : les larmes arrivent ! Que vais-je faire ? J’ai lancé un appel à l’aide à Jean-Paul Dubois, l’éditeur du journal de 13h… Je lui disais « Aide-moi, parle-moi ». Et il me répondait « La suite du journal c’est donc les infirmières qui nous attendent en direct ».

Mais ça n’a pas marché…

Non, ça n’a pas marché… Enfin, si car je crois que j’aurais pu fondre en larmes. Vous savez, j’ai pris l’antenne lors des attentats du 22 mars, l’émotion était très forte, mais mon rôle est d’expliquer et de guider les téléspectateurs. Je ne suis pas là pour ajouter des larmes aux larmes et faire le spectacle de l’émotion… Notre émotion, elle s’exprime après le journal… On ne sort pas indemnes après avoir fait des heures d’antenne où on parle de morts, de blessés et du deuil qui touche le pays…

Pleurer après un reportage, les occasions ne manquent pas dans un journal télé… Pourquoi cette histoire-là ? Qu’est-ce qu’elle réveille en vous ?

Si ça réveillait quelque chose en moi, je ne vous en parlerai pas… Je vous dirai ce que j’ai dit au début : c’était une émotion positive. Avouez, ce reportage est un petit bijou. Je dis chapeau à Maryse Burgot et à l’équipe de France 2… Mais l’histoire de la Deuxième guerre mondiale m’a toujours intéressée, et ici c’était une petite histoire dans la grande Histoire. C’est peut-être ça aussi qui m’a touché…

Avec le recul, regrettez-vous d’avoir perdu le contrôle ?

Non, je ne le regrette pas. C’était spontané et humain. J’ai eu le réflexe de m’excuser parce qu’il faut savoir que le déroulement d’un journal c’est une conduite claire et chronométrée et qu’il faut passer au sujet suivant – les infirmières attendaient…

Vous n’allez pas me répondre… Mais dans la vie, vous êtes une personne hypersensible ? Vous pleurez facilement ?

C’est vrai, je ne vais pas vous répondre.