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RSF se mobilise pour la défense des lanceurs d'alerte. Au nom de la liberté de la presse. Contre la "criminalisation du journalisme"

Reporters sans Frontièes
Lundi 24 février 2020 s’ouvre à Londres le procès de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, dont l’extradition est réclamée par les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage. « Le sort de Julian Assange nous concerne toutes et tous, journalistes et citoyens, professionnels de l’information et publics auxquels elle est destinée », affirme Reporters sans Frontières, sur son site. L’association invite médias, rédactions et organisations soussignés, à une soirée de solidarité, jeudi 20 février, à Paris.
Voici l’appel de RSF
« Non à l’extradition de Julian Assange
En défense des lanceurs d’alerte
Contre la criminalisation du journalisme
Pour avoir permis des révélations majeures sur les guerres américaines et leurs violations des droits humains, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, fait face aux Etats-Unis à dix-huit chefs d’accusation dont celui d’espionnage. À partir du lundi 24 février, la justice britannique doit statuer sur la demande d’extradition des autorités américaines. Julian Assange est actuellement détenu en Grande-Bretagne où il est privé de liberté depuis 2012, ayant déjà vécu sept ans enfermé à l’ambassade d’Équateur où son intimité privée et ses rencontres avec ses avocats ont été espionnées par des prestataires de la CIA.
Pionnier des potentialités démocratiques de la révolution numérique, Julian Assange a permis la révélation mondiale de crimes de guerre, de cas de tortures, d’enlèvements et de disparitions, de corruptions économiques et de fraudes fiscales, de mensonges d’État et d’atteintes aux libertés fondamentales. Relayées par les médias du monde entier, toutes les informations révélées par WikiLeaks étaient d’un intérêt général majeur qu’il était légitime de rendre publiques au regard du droit international. Julian Assange, WikiLeaks et tous les médias qui ont repris leurs informations ont servi le libre exercice d’un droit fondamental des peuples souverains, celui de savoir tout ce qui est fait en leur nom par des États, des gouvernants et des administrations qui leurs doivent des comptes.
L’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis signifierait la remise en cause de ce droit fondamental, reconnu par toutes les déclarations universelles et conventions internationales. Ce serait une atteinte sans précédent à la liberté de presse, à la liberté d’enquêter et à la liberté d’informer. Elle transformerait en délinquants et en criminels les journalistes qui révèlent les secrets illégitimes des pouvoirs et les lanceurs d’alerte qui les aident loyalement à les trouver. Elle ouvrirait la voie à une offensive générale contre le droit d’informer, dont témoignent déjà la répression et la persécution d’autres journalistes d’enquête et lanceurs d’alerte, à l’instar de Chelsea Manning, Edward Snowden, Glenn Greenwald et Rui Pinto.
Le sort de Julian Assange nous concerne toutes et tous, journalistes et citoyens, professionnels de l’information et publics auxquels elle est destinée.