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HONGRIE ET LIBERTÉ DE LA PRESSE : L’Europe doit s’opposer aux mesures proposées par Viktor Orbán

SOURCE RSF_

Reporters sans frontières (RSF) s’est associée à huit autres organisations de défense des libertés pour exprimer sa profonde inquiétude sur le risque que les gouvernements profitent de la pandémie du COVID-19 pour porter atteinte aux droits fondamentaux et à la libre circulation des informations. Le projet de loi examiné en Hongrie est un pas supplémentaire vers une répression totale.
Les organisation ont envoyé un message aux Président.es de la Commission européenne, du Conseil européen et du Parlement européen,
« Nous, organisations de défense de la liberté de la presse et de la liberté d’expression soussignées, vous écrivons pour vous faire part de nos profondes inquiétudes face aux risques que des gouvernements profitent de la pandémie du Covid-19 pour punir des médias indépendants et restreindre l’accès de certains journalistes aux décideurs politiques …..Cette semaine, le gouvernement hongrois a demandé une prolongation indéfinie de l’état d’urgence et le pouvoir d’imposer des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour ceux qui diffuseraient des fausses informations susceptibles de contrecarrer l’action du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19. Il n’est guère surprenant que la Hongrie, pourfendeuse de la liberté de la presse, soit le premier Etat membre de l’Union européenne à profiter de la crise pour tenter un coup de force. Les quelques médias indépendants qui subsistent dans le pays sont, depuis le début de l’épidémie, régulièrement attaqués et accusés de diffuser des « fausses nouvelles » au motif qu’ils s’interrogent sur l’état de préparation et la stratégie du gouvernement pour contenir le virus. Si elle est approuvée, cette nouvelle loi accordera au gouvernement hongrois un outil bien commode pour menacer les journalistes et les intimider pour faire en sorte qu’ils s’autocensurent. Nous craignons qu’il s’agisse d’un pas de plus vers une répression totale de la liberté des médias en Hongrie, qui pourrait se prolonger bien après la pandémie. Si cette loi était adoptée, elle créerait un précédent très inquiétant pour les autres États membres de l’Union européenne qui pourraient être tentés de suivre l’exemple hongrois – des signes préoccupants existent également dans d’autres pays – et porterait un préjudice sans commune mesure aux droits fondamentaux et à la démocratie, tout en nuisant aux efforts déployés pour mettre fin à la crise sanitaire.
Nous vous demandons de vous opposer fermement aux mesures actuellement examinées par le Parlement hongrois et d’affirmer clairement que l’Union européenne n’acceptera pas l’application de telles mesures ».